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Plongée au cœur du SDIS de La Teste-de-Buch

09 octobre 2025 Visites
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Une assistance intéressée et souvent spécialiste du sujet

Une petite vingtaine de compagnons se sont retrouvés le 9 octobre dans la ZI de La Teste-de-Buch, à la caserne des pompiers. Accueillis par le Capitaine François CASTAING, ils ont pu avoir une vision historique du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) et découvrir les problématiques d’un métier dont la devise inscrite sur le logo « courage et dévouement » s’inscrit parfaitement dans les valeurs de notre association.

Les grands incendies sont à l’origine de la constitution de corps spécialisés puis des Sapeurs-Pompiers tels que nous les connaissons maintenant. Un évènement fondateur fut le feu de l’ambassade d’Autriche le 18/09/1811, Napoléon 1er crée alors la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP), l’incendie des Nouvelles Galeries de Marseille en 1938 fera 73 victimes et aboutira lui à la création de la Brigade des Marins Pompiers de Marseille (BMPM).

 Parmi les dates structurantes, retenons le feu de Saucats : 82 morts, 50.000 ha de forêt détruits, du 19 au 25 août 1949. Ce drame a abouti à une clarification du statut du Corps des sapeurs-pompiers professionnels forestiers de la Gironde. Il faut attendre la loi du 22 juillet 1987 relative à l'organisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre l'incendie et à la prévention des risques majeurs pour que se mettent en place les missions et qu’apparaisse le Service Départemental d’Incendie et Secours (SDIS).

Il a fallu bien des incendies et bien des progrès techniques pour arriver à l’organisation actuelle

Organisation nationale et locale

Que de tragédies pour arriver aux statuts actuels avec sapeurs-pompiers professionnels, SP volontaires et SP militaires, sans oublier les PATS, c’est-à-dire le personnel administratif technique et spécialisé. Les SDIS dépendent du ministère de l’Intérieur via la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion de Crise (DGSCGC). En 2023, on dénombrait 256 400 sapeurs-pompiers en France, dont : 43 400 sapeurs-pompiers professionnels (17%) 200 000 sapeurs-pompiers volontaires (78%) 13 000 militaires (5%). Cette même année, ils ont effectué 4.800.000 interventions. Localement l’état-major est basé à Bordeaux. La gouvernance est bicéphale entre l’Etat représenté par le préfet et le peuple, représenté par le président du Conseil Départemental. Depuis 2021 c’est Marc VERMEULEN, contrôleur général qui a pris la direction du SDIS de la Gironde et de ses quelque 5.800 personnes.

Toujours plus d’assistance

Pour répondre aux besoins des urgences de santé le SDIS dispose de plus en plus de matériels équipés pour dispenser les premiers soins

Depuis 1987, le SDIS partage avec le SAMU l’aide aux personnes en difficulté. Une coopération pas toujours facile à gérer, le « 15 » reçoit la masse des appels téléphoniques mais n’a que peu de moyens techniques et il dépend des CHU. Une coopération s’est établie, car les pompiers sont toujours les plus rapides, ainsi, peu à peu, leur métier s’est élargi de l’urgence à l’assistance mais il n’en a pas nécessairement les spécialités.  Les SDIS et les SAMU sont désormais deux piliers de l’urgence en France, mais leurs missions s’entremêlent de plus en plus, surtout dans les territoires où les médecins se font rares. Cela crée des tensions, notamment sur le plan financier, car les SDIS prennent en charge des interventions médicales sans toujours bénéficier des crédits associés. Une réflexion est en cours pour mieux répartir les rôles et les moyens.

Caserne de la rue Augustin Fresnel à La Teste-de-Buch

Le site de La Teste de Buch a été ouvert en 2022. La caserne elle-même couvre 3225 m2 et l’extérieur, où se trouvent la tour de manœuvre pour l’entraînement et la grande antenne représentent 6400 m2. C’est un investissement de 6 millions d’euros.

Commune touristique, le site de la Teste de Buch a pour particularité de voir sa population multipliée par trois en été ainsi que pendant les week-ends, même hors saison. A cela s’ajoutent les contraintes liées à la géographie avec la présence d’une forêt qui avec la zone dunaire représente 10.000 ha dont 2031 ha à l’ONF et 3850 ha de forêt privée et de Forêt Usagère, autre spécificité de la localité. La géographie impose aussi le littoral atlantique, avec ses plages océanes, son île aux oiseaux, sa dune du Pilat, son banc d’Arguin. L’industrie n’est pas absente ICPE, Lixol mais aussi Vermilion qui est un site Seveso haut. Ajoutons à cela le Pôle Santé, la BA 120, l’aérodrome de Villemarie, le zoo, les ports qu’ils soient ostréicoles ou de Cazaux…

Le Centre d’Intervention et de Secours (CIS) est donc obligé d’avoir de nombreuses spécialités : la chimie, (RCH) les déchets (COD6) les animaux (ICA) pythons et crocodiles sont désormais au programme chez les particuliers, il faut aussi pouvoir draguer. Les drones seraient bien utiles mais aucun n’est affecté à La Teste, quant aux ABE (avions bombardiers d’eau), ils dépendent de la Sécurité Civile. Pour plus de réactivité le CIS dispose de deux localisations : le CIS de la Teste rue Augustin Fresnel et celui du Pyla, à eux deux en 2024 ils sont intervenus 3.328 fois dont 442 pour le Pyla. Les gardes sont assurées en permanence par 8 personnes au minimum à la Teste et 4 au Pyla.

La visite du parc des matériels nous fait découvrir les Camions Citerne Feu (CCF), utilisés pour les feux de forêts, les Fourgons Pompe Tonne (FPT), équipés pour transporter du personnel et du matériel, les Véhicules de Secours et d’Assistance aux Victimes (VSAV). Il faut aussi des Bateaux de sauvetage, indispensables pour les secours en milieu aquatique. Dans la cour, la merveille, le poste de commandement, matériel indispensable lorsque les équipes doivent affronter les grands feux comme en 2022 ou lorsqu’il faut gérer plusieurs incendies simultanément, ce qui est le comble de la difficulté.

La sécurité n’a pas de prix mais elle a un coût. Il est assumé principalement par les finances du Conseil Départemental et celles de la Métropole de Bordeaux mais aussi les communautés de communes, les communes, l’Etat et les compagnies d’assurance. La flambée des prix de revient des SDIS avec leur besoin en matériel toujours plus sophistiqué et en personnel toujours plus compétent, a soulevé quelques tollés. Désormais les SDIS utilisent un logiciel qui recourt à des méthodes d’évaluation socio-économique pour quantifier l’impact des interventions des pompiers. Comparer le coût de l’interventions des pompiers aux dépenses qui auraient été engendrées s’il n’y avait pas eu d’invention relativise sérieusement les budgets des dépenses.

Nos compagnons passionnés par les explications




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