
Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes de France
Le Fort du Hâ à Bordeaux a été le siège, comme chaque 3ème dimanche de juillet, de l’hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et de l’hommage aux Justes de France.

La faible mobilisation du public bordelais était compensée par la présence de nombreuses personnalités politiques : une ministre ( Nathalie Delattre ministre déléguée chargée du tourisme de la France), un sénateur (Alain Cazabonne), 4 députés (Thomas Cazenave, Marie Récalde, Edwige Diaz et Mathilde Feld) auxquels s’ajoutait la représentante de la municipalité de Bordeaux.

Après la lecture de psaumes en hébreu et en français, le président du CRIF de Bordeaux – Aquitaine Albert Massiah prend la parole pour rappeler les terribles statistiques du 16 juillet 1942 et surtout au-delà des chiffres décrire les souffrances endurées par les victimes. Il ne manque pas de pointer la responsabilité de la police française dans ce que les historiens désignent désormais comme la plus grosse opération ayant eu lieu contre les juifs en Europe de l’Ouest durant la 2ème guerre mondiale. Tout en leur exprimant sa gratitude, il souligne qu’il a fallu attendre un peu plus de 50 ans pour que des présidents de la République française reconnaissent la responsabilité de notre pays : François Mitterrand dont le décret du 3 février 1993 instaure la journée de commémoration, qui désigne les « persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite « gouvernement de Vichy » tandis que Jacques Chirac affirme « oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des français, secondée par l’Etat français ».
Après les rappels historiques Albert Massiah s’alarme de la recrudescence des actes antisémites depuis le 7 octobre 2023. Il fustige l’expression « antisémitisme d’atmosphère » employée par une formation politique et s’inquiète de la suspension du jumelage entre Bordeaux et Ashdod.
Néanmoins il n’oublie pas que la cérémonie comporte un hommage aux Justes de France, il cite la prière pour la France qui figure dans toutes les synagogues du pays et il dit sa confiance dans la jeunesse : « j’ai vu des jeunes marcher ensemble contre la haine ». Il souligne enfin que « la mémoire ne se transmet pas, elle se reconquiert ».
La ministre Nathalie Delattre prend ensuite la parole sur la base du discours de sa collègue Patricia Mirallès : ministre déléguée chargée de la Mémoire et des anciens combattants. Retenons en le paragraphe suivant ;
« Les Justes sont la réponse de la conscience aux ordres de la honte. Ils ont incarné, dans les ténèbres, un honneur français. Si les trois quarts des Juifs français ont survécu au nazisme, c’est aussi grâce à eux. Ils représentent, dans leur diversité, une école de citoyenneté, la légende dorée d’une humanité contemporaine.
Alors, tant que nous marcherons sur cette terre, les victimes comme les Justes ne seront pas effacés.La France n’oubliera pas. Elle enseignera, elle témoignera. Et ce d’autant plus qu’aujourd’hui, l’antisémitisme rôde encore.

Sous un ciel plus clément, les officiels peuvent alors procéder au dépôt de nombreuses gerbes avant que ne retentissent la sonnerie aux morts et l’hymne national.
Les traditionnels remerciements aux portes drapeaux et aux représentants des associations patriotiques et d’anciens combattants concluent la matinée dans une ambiance néanmoins maussade.
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