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Il y a 81 ans, Arcachon se libérait le 22 août

22 août 2025 Commémorations

Le parc Mauresque a une certaine magie, alors que le soleil cogne, la fraîcheur y règne grâce à ses arbres séculaires. Dans cette oasis, les couleurs des drapeaux tricolores claquent sur les pelouses imperturbablement vertes et le jaune des parasols, couleur d’Arcachon, couleur symbole de chaleur, de lumière, de prospérité, illumine le bleu du ciel.

Sophie Panonacle députée, le sous-préfet J. L. Amat, Pierre Cavoli adjoint au maire, le colonel Pierre Charrier

Dans ce décor privilégié, vendredi 22 août, en fin d’après-midi, s’est déroulée la cérémonie du 81e anniversaire de la Libération d’Arcachon, en présence de Pierre Cavoli, 1er adjoint représentant le maire Yves Foulon, Sophie Panonacle, députée de la circonscription, le sous-préfet Jean-Louis Amat et le colonel Pierre Charrier, commandant de la BA 120 de Cazaux. Les représentants des organisations patriotiques, les porte-drapeaux et les descendants de membres des familles impliqués dans la Libération étaient présents également.

Une partie des porte-drapeaux qui se déploient de part et d’autre de la célèbre statue d’Hercule de Claude Bouscau, celui de l’ANMONM est le deuxième en partant de la gauche, Jérôme Kauffmann

Le maître de cérémonie, notre compagnon, Thierry Rodulfo, a retracé la difficile période de l’occupation et l’implication des Résistants locaux. Après l’armistice signé par Pétain, la soumission apparente est la seule solution. « Sans opposition, les nazis investissent Arcachon comme d'autres communes du bassin, donnent des ordres, dirigent votre vie, réquisitionnent hôtels et belles villas, ferment les passes. Dès juin 1940, la majorité de la population, discrète, est hostile aux occupants ». Le Mur de l’Atlantique est mis en place.

Il importe de rappeler ceux qui furent au commencement de l’action. « Une poignée d'hommes et de femmes, la mercière Marie Bartette, « élément déclencheur de la Résistance », l'instituteur Robert Duchez, l'abbé Jean Brunet, André Perdrillat et les postiers André Réaux et André Lesclaux créent le « Front souterrain ». Le réseau s’étendra, le groupe se renforcera et s'organisera en 15 sections de 10 hommes et femmes.

« Dès 1942, Edouard de Luze, Raymond Gauvin et Lucien de Grazia sont responsables d’un bataillon de plus de 200 hommes et femmes, formés et armés, constituant les réseaux Jouve, Brutus, Gallia, Comète ou autre Goelette. Reconnus  par Londres, « La Vie est belle » est leur indicatif BBC. »

Pierre Cavoli (à gauche) et Thierry Rodulfo

En juin 1944, en appui du débarquement allié, par une stratégie de harcèlement, les Résistants créent l'inquiétude chez l'occupant. Les nazis se mettent en route pour la Normandie. Dirigée par le Lieutenant SS Friedrich Dohse, un des plus redoutables adversaires de la résistance, et assistée du commissaire de police Pierre Poinsot, auxiliaire numéro un de la répression allemande, la Gestapo bordelaise multiplie arrestations et déportations.

« Infiltré, le sinistre agent 212, Pierre Goupil, dénonce plusieurs réseaux du bassin. Sur les 900 résistants arrêtés, une quarantaine le sont sur le bassin le 30 juin 1944. Interrogés et torturés dans les cachots du Fort du Hâ de Bordeaux et au siège de la Gestapo au Bouscat. Le 9 août, pour Dachau, ils sont jetés dans les wagons à bestiaux d'un convoi de 90 femmes et 800 hommes, appelé « train fantôme ». Parmi eux, neuf Arcachonnais. Marie Bartette, MM. Cigarroa, Campet, Lesueur, Sensevin, Levasseur, Pinneberg, Foulon et Farges. »

Edouard De Luze, Robert Duchez, Raymond Gauvin, Lucien de Gracia et beaucoup d’autres, parviennent à échapper à la rafle et poursuivent le combat.

Thierry Rodulfo souligne que ces Résistants avaient l'étoffe des Héros, celles et ceux des grandes pages de notre Histoire, qui ont fait la France et le peuple souverain que nous sommes.

S’appuyant sur la mémoire du Colonel Beltrame, audacieusement, il extrapole de ce courage passé, celui de notre époque de déliquescence : « Rapporteur de l’exemple de nos pairs, conteur de leur abnégation et de leur sacrifice, fier passeur de mémoire, je suis serein ». Puisse sa prémonition se révéler exacte.

Huguette Duchez, fille du colonel Duchez et son petit-fils Loïc Durand au retour du dépôt de la gerbe

Thierry Rodulfo a conclu son intervention en appelant les noms des Arcachonnais déportés, auxquels le public a répondu : « mort pour la France ».

Pierre Cavoli a ensuite lu le message du maire, Yves Foulon, qui « salue l’engagement de nos soldats engagés sur le sol français ou en opérations extérieures, qui continuent de donner leur vie pour défendre notre pays et nos valeurs ».

G.B.




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