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Arcachon : Commémoration 2025 de la « rafle du Vel’d’Hiv »

17 juillet 2025 Commémorations
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Traditionnellement la Rafle du Vélodrome d’Hiver n’est commémorée qu’au niveau départemental mais la présence de la synagogue a permis à Arcachon de célébrer cette manifestation depuis 2023, un choix de la municipalité particulièrement apprécié par la communauté juive.

La cérémonie s’est déroulée le 17 juillet place de Verdun en présence du maire Yves Foulon, du sous-préfet Jean-Louis Amat, du rabbin Eric Meyer Aziza, du Cl Fernandez représentant le Cl Charrier pour la base de Cazaux et des membres de la communauté juive. La cérémonie ayant lieu un jour ouvré, on ne peut dire qu’elle ait rassemblé la foule.

Quoi de mieux qu’un poème lu par une toute jeune fille pour évoquer une douleur qui n’a pas de nom, à ses côtés, notre compagnon Thierry Rodulfo, maître de cérémonie

L’évocation de cette période terrible de notre Histoire, fut faite par Thierry Rodulfo qui ayant rappelé le nom effrayant de l’opération : JUDENREIN c’est-à-dire « nettoyé des Juifs » en reprend les grandes étapes qui commencent dès 1933 avec les pogroms et aboutissent en 1943 à ce que la plupart des pays d’Europe soient « Judenrein », sauf la France.

Celle-ci, sous l’égide de la politique antisémite de Vichy, a pourtant fait montre d’un zèle qui s’est déjà traduit par 8.700 hommes juifs arrêtés en 1941. En 1942, René Bousquet et Pierre Laval négocient avec les SS puis Pétain entérine le 4 juillet l’arrestation de 35.000 Juifs de la zone occupée, âgés de 16 à 45 ans.

Durant le jeudi noir du 16 juillet 1942 à l'aube, 7000 policiers français amorcent une rafle sans précédent, la plus grande arrestation massive de Juifs : 13.152 Juifs parisiens sont arrêtés dont 4 115 enfants de 2 à 16 ans. Les célibataires ou couples sans enfant sont convoyés vers Drancy. Les familles avec enfants sont parquées en prison provisoire au Vélodrome d'Hiver. De ceci l'horrible dénomination de « Rafle du Vel' d'Hiv. Plus de 8000 personnes, hommes, femmes, vieillards et enfants s'y entassent, enfermées durant cinq jours.  Thierry Rodulfo décrit avec précision la situation, reprenons quelques lignes de son texte terrible : « Les conditions de survie sont sordides. Entassées sur la piste et les deux étages de tribunes. A dormir à même les gradins, sans nourriture et un seul point d'eau. Dans des conditions d'hygiène déplorables. Une odeur épouvantable. Les toilettes sont rapidement bouchées. Chacun se soulage où il peut. Sous un éclairage violent jour et nuit, une chaleur étouffante, au milieu des cris de souffrance et de douleurs. Une centaine se suicide, sautant du deuxième étage et s’écrasant sur la piste, où jouent les enfants. Trois médecins et une dizaine d'infirmières de la Croix rouge gèrent ce cloaque. 22 juillet, nouveau supplice. Les adultes sont transférés à Pithiviers et les enfants, séparés, séquestrés à Beaune-la-Rolande. Les deux mois suivants, tous seront à nouveau déplacés, pour une destination inconnue, en dizaines de trains et durant plusieurs jours, dans la chaleur estivale. Entassés dans des wagons à bestiaux où ne s'allongent que les malades ou ceux qui meurent. Sans aucune hygiène ou intimité. Faisant leurs besoins dans un coin. Sans nourriture. A boire leur urine ou à lécher leur sueur. »

 Pour la seule année 1942, les rafles envoient près de 42 000 Juifs de France, dont 1.560 de Bordeaux, vers les camps d'extermination. Seuls 811 reviendront à la fin de la guerre.   

De 1940 à 1944, les persécutions antisémites feront en France 76 000 victimes dont 24 500 Juifs de nationalité française, y compris dans la zone administrée par Vichy.

Le sous-préfet Jean-Louis Amat lit le texte de Patricia Mirallès

A Arcachon, deux personnes concernées par cette rafle sont encore en vie,

David Aziza, né en 1939, il a échappé à la Rafle du Vel d’Hiv à l’âge de 3 ans et à la déportation grâce au courage d’un policier qui a prévenu la famille. Un demi-frère nommé Prosper, a été arrêté à l’âge de 25 ans, la veille de son mariage.

Félicie Drai, née en1938 a échappé à la rafle car son père avait décidé précipitamment de quitter Paris pour rejoindre le Sud-Ouest. La famille a été arrêtée en cours de route près de Montauban et grâce à un postier qui a coupé la ligne téléphonique les Allemands n’ont pas pu demander du renfort. Félicie est installée à Arcachon. Trop fatiguée elle ne pouvait être présente.

L’an passé nous avions aussi pu citer Bernadette Siarri née Assouline en 1925 mais elle est décédée entre temps.

Le rabbin Eric Meyer Azziza a lu la prière pour la France qui figure dans toutes les synagogues depuis la signature du Concordat en 1801 :

« Que la France vive heureuse et prospère. Qu'elle soit forte et grande par l'union et la concorde.
Que les rayons de Ta lumière éclairent ceux qui président aux destinées de l’État et font régner l’ordre et la justice.

Que la France jouisse d’une paix durable et conserve son rang glorieux au milieu des nations… »

Le sous-préfet a lu le texte de Patricia Mirallès qui à côté de la face noire rappelle que les Justes apportent un peu de lumière pour éclairer cette partir de notre Histoire (cf. PJ)

Cl Fernandez et le maire Yves Foulon après de dépôt de gerbes

Quelques participants




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