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Jean-François Bijaye 20 ans de porte-drapeau

12 avril 2025 Remise de décorations
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Lors de l’AG du 12 avril à Libourne, Joël Cabardos président de l’ANMONM 33 a remis à Jean-François Bijaye, la médaille qui marque ses 20 ans de porte-drapeau. Un long itinéraire de service qui s’ajoute à une vie riche en actions pour la Patrie ce qui lui a déjà valu nombre de récompenses dont la médaille de l’Ordre National du Mérite.

L’Histoire est volontiers malicieuse : bien des souvenirs d’enfance rattache Jean-François Bijaye au théâtre Liburnia où lui fut remis sa distinction puisque dans son enfance il fréquentait ce lieu qui était un cinéma.

Né en 1939 à Saint-Martin-du-Bois, non loin de Libourne, Jean-François se souvient des dernières années de la guerre, notamment de 1944 quand les Allemands se sont arrêtés au domicile pour faire boire leurs chevaux à l’eau du puits familial auquel il venait d’attacher un petit drapeau tricolore bricolé par sa mère.

L’itinéraire des commencements a la modestie d’un fils de tonnelier qui après le sacro-saint certificat d’études passe un CAP de mécanicien ajusteur suivi de petits emplois bien peu rémunérateurs alors que sa mère est désormais seule pour mener la barque de la famille.

Son rêve secret est d’être pilote. A 18 ans, en 1957, il entre dans l’armée de l’air comme soldat de 2e classe, il ne pèse alors que 65 kg pour son 1,72 m. Il va faire ses premières armes à Aulnat auprès de Clermont-Ferrand. Site historique pour l’aviation, Michelin y construisit la première piste en dure pour les essais aéronautiques, le lieu est alors particulièrement inconfortable pour les recrues. A cette période l’économie est encore affectée par les restrictions liées aux suites de la guerre. Les jeunes soldats sont logés dans des hangars métalliques, portent des vêtements peu adaptés à leur taille, découvrent la méthode pour mettre les chaussures à leur pointure : les tremper dans l’eau ainsi que les chaussettes et dormir avec. Ils se lavent en cassant la glace et l’eau aura toujours la même température pour nettoyer la vaisselle du repas, sans liquide dégraissant évidemment.

La formation se continue à Rochefort en étant passé par l’école de Nîmes. Jean-François reste un an dans ce centre qui regroupe 2000 soldats, où s’effectue la formation militaire : marcher au pas, étudier toutes les armes et leur maniement. Sorti second de sa promotion, le jeune sergent est envoyé à Cazaux.

Affecté au Centre de Tir et de Bombardements (CTB), à la Division Instruction, Etudes et Recherches (DIER), le sergent Bijaye devenu armurier travaille par exemple sur les mitrailleuses et les canons du Mystère IV A qui le passionne. C’est un avion supersonique équipé de moteurs Hispano-Suiza qui peut atteindre Mach 1 en piqué.

Coup de tonnerre en 1962 il est envoyé à Ouargla en plein Sahara, à 800 km au sud est d’Alger et par temps clair il voit à 90 km les torchères des pétroles d’Hassi Messaoud. La guerre d’Algérie prend fin, il s’agit de laisser place nette, il faut soit expédier les stocks en métropole, soit les détruire. Il passe sa vie à faire d’innombrables vols entre l’Algérie et la France à bord de Douglas - DC3 bimoteur à hélices, ou sur le Nord 2501, communément appelé Noratlas et surnommé la Grise, bimoteur français bipoutre à ailes hautes, réalisé par Nord-Aviation. Certes il n’est pas devenu pilote mais il a eu souvent l’opportunité de tenir le manche à balai.

Ce grand déménagement a donné lieu à des situations délicates : les civils résidant à Ouargla étaient censés n’être pas armés mais possédaient des armes qu’ils devaient abandonner pour partir. L’armurier Bijaye les récupéraient et les cachaient dans une caisse derrière une armoire, mais n’était pas autorisé à rendre plus d’armes qu’il n’en avait officiellement. Fort heureusement, ce fut la Légion qui lui succéda et les légionnaires ne firent pas d’histoire pour récupérer des armes non inscrites sur les registres… ils firent même plutôt une razzia.

Au retour d’Algérie, l’affectation à Dijon sur la mythique BA 102 dont le parrain fut Georges Guynemer ne manque pas d’être perturbante : côté travail il est passionnant d’œuvrer sur le Mirage III, d’appartenir à cette équipe qu’on nomme l’Académie de la Chasse ; côté personnel, la situation est délicate à vivre puisqu’il vient de se marier et que son épouse habite La Teste de Buch. Là encore le sort lui réserve quelques tours qu’il suppose manigancés par les voix féminines : sans avoir rien demandé il est à nouveau nommé à Cazaux mais s’y sent quelque peu au placard. Peu de temps après un commando s’installe sur la Base, il le rejoint et passe du calot au béret, il n’y a pas que la coiffure qui change puisqu’il s’occupe désormais des installations radio et de l’entretien des véhicules.

La retraite arrive en 1975, il est alors sous-officier. Il tente un radical changement d’activités car il a toujours eu des goûts pour le dessin, et se forme au dessin publicitaire. Après deux ans, il préfère revenir dans la réserve active à Cazaux où il restera jusqu’en 1996 moment où il est atteint par la limite d’âge. Il quitte cette fonction avec le titre d’officier de réserve.

Décorations

1963 Commémoration Algérie
1988 Médaille de bronze du service volontaire 
1994 Médaille d’argent du service volontaire
1996 Ordre National du Mérite remis par le Général Jean-Paul Palomeros.
2014 Médaille du combattant 




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